Clairac au XVIII^e siècle

Après les colloques Clairac et son abbaye (2016) et Clairac et la réforme (2018) qui avaient accueilli près de 200 participants chacun, s'est tenue, le samedi 3 juin, une nouvelle rencontre qui a donné à voir et comprendre notre ville au XVIII^e siècle, tant sur le plan économique et social, que religieux. Organisé avec la municipalité, la Société académique d'Agen et les Archives départementales de Lot-et-Garonne, ce colloque a réuni à nouveau une riche palette de chercheurs et universitaires et donnera lieu à la publication d'Actes disponibles à la Société académique d'Agen.

Le XVII^e siècle a vu Clairac s’affirmer au cœur d’un paradoxe : place de sûreté protestante dont la population est acquise à la Réforme en quasi-totalité, et siège d’une ancienne abbaye bénédictine appartenant désormais au chapitre de Saint-Jean-de-Latran. Dernier port sur le Lot avant le confluent, Clairac est la clef du commerce entre le haut-pays et Bordeaux ; ville bourgeoise et commerçante, c’est également une ville de mariniers et de maîtres de bateaux. Si la Révocation de l’Édit de Nantes a parfois pu assécher les économies locales, la forte émigration clairacaise vers l’Europe mais aussi l’outre-mer a permis la mise en place d’échanges économiques internationaux, autour du vin, de la prune ou encore du tabac.
Les chercheurs réunis le 3 juin proposeront des pistes pour aborder un XVIII^e siècle contrasté, durant lequel Clairac perd progressivement la place qui était la sienne, mais voit des fortunes s’affirmer comme – par exemple – celles des Balguerie ou des Dutilh ; c’est à cette époque que certains enfants du pays font fortune à Saint-Domingue ou à l’île de France. C’est également le temps où, autour de personnalités comme le chevalier de Vivens – cousin par alliance et voisin de Montesquieu – l’abbé Venuti ou Jacques de Romas, se constitue ce que l’on appela le « cénacle de Clairac ».