Un catalogue d’arbres fruitiers en 1810

Lieudit Méric

Entre Clairac et le hameau de Fernan, le lieudit Méric est remarquablement situé, au flanc d’un coteau exposé plein sud, dominant la boucle du Lot. En 1810, il est encore habité par la famille Méric – bien connue dans l’histoire de Clairac – qui y exploite une pépinière renommée. Madame veuve Méric, née Fortunée Perin en a alors confié la gestion à L. Limouzin « pépiniériste, élève d’un arboriste d’Orléans », probablement après le décès de son époux Guillaume Méric.

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Ce catalogue de vente inédit, récemment découvert, propose au lecteur un voyage savoureux et parfumé ; abricot d’Alger, têton de Vénus, royale précoce, bon-chrétien, cuisse-madame, virgouleuse, louise-bonne, court-pendu, cœur-noir, ou la fameuse « prune robe-de-sergent entée » le feront saliver, sans aucun doute ! Et pourquoi ne pas en profiter pour orner son jardin d’un sumac à bois velu, d’érable à sucre, d’épine-de-Christ, ou de lilas de Perse. Le lecteur attentif constatera qu’il n’est pas proposé de cépages de vignes, alors que le vignoble de Clairac à cette époque en comptait 44 différents : leur commercialisation n’était alors pas assurée par ce type de pépiniériste.

À la fin de ce précieux catalogue, les recommandations de Limouzin ne sont pas moins appétissantes : « En général, si les arbres sont plus vigoureux dans les terres fortes, le fruit en est plus sucrin dans les terres sèches. Le levant est le meilleur aspect pour les pêches, pavies, abricots ; pour les poires hâtives et délicates, comme la virgouleuse, la saint-germain, la bergamote d’automne, etc. Le couchant pour les pruniers, pommiers et poiriers qui ne sont ni hâtifs ni délicats, comme marquise et autres. »
« Les pépinières de Méric sont au rang des plus anciennes du département ; et quoique ce genre de culture se soit considérablement multiplié, elles ont toujours conservé leur réputation. C’est dans l’espoir de l’accroître que Mme Vve Méric vient d’engager, pour plusieurs années, un habile arboriste. »
« Le catalogue que je publie est moins étendu que ceux de quelques autres arboristes. J’aurais pu l’étendre davantage en produisant les mêmes espèces sous des noms différents ; mais ce moyen répugne à ma délicatesse. »

Aujourd’hui encore, la belle maison de Méric, construite en pierre, domine la vallée. À proximité, on peut encore voir un joli pigeonnier daté de 1786.

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Le pigeonnier de Méric. Encre de chine sur papier, Guy Morizet 1948.
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