Pigeonnier des Capucins

Guy Morizet (1908-1993)
Les pigeonniers, ou colombiers, sont des marqueurs importants de l’architecture rurale en Aquitaine et dans le Toulousain, et plus particulièrement dans notre région. La diversité de leurs formes, la qualité de leur construction, et tout ce qu’ils nous apprennent sur l’agriculture d’antan en font des édifices inégalés. Mais aujourd’hui leur charme se heurte de plus en plus souvent à un manque d’entretien par leurs propriétaires. Situé dans le parc de l’EHPAD des Capucins, celui-ci est un vestige de l’époque où se situait à cet emplacement un petit couvent créé par les jésuites au XVIIe siècle, et repris par les capucins à l’expulsions des précédents, au XVIIIe siècle.

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Encre de chine sur papier calque.
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Il est caractéristique des pigeonniers carrés à arcades dont il subsiste de nombreux exemples car leur structure même les rend plus résistants. Les grilles d’envol se situaient au niveau des lucarnes prises dans la toiture en queue de vache (toitures dont la partie inférieure marque un angle avec la partie supérieure). À l’étage, la salle volière contenait les boulins, unité d’habitation réservée à un couple de pigeons ; ils pouvaient être en vannerie, en poterie, ou directement creusés dans le mur. L’édifice est construit en briques, les arcades et les piliers en pierre. À mi-hauteur, un bandeau en ardoises empêchait les rongeurs de pénétrer dans la volière. Au sommet, deux épis de faîtage couronnent la toiture.
À proximité de Clairac, on peut mentionner celui de Meynié (Fernan) dont les dimensions et la double arcade témoignent encore de l’importance de cette propriété qui appartint longtemps aux Loche, puis aux Dutilh ; à Bourran, signalons celui des Estripeaux dont le dernier niveau était délicatement décoré et qui fut démoli il y a quelques années.

C’est par son épouse que le Parisien Guy Morizet (1908-1993) est devenu Clairacais, en se mariant dans l’église St-Pierre-ès-Liens en août 1939. L’architecte qu’il était s’y fixa lors de sa retraite en 1977 et s’adonna à l’une de ses passions : l’étude des pigeonniers. Il mit son talent de dessinateur (il avait remporté plusieurs concours de dessin lors de ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris) pour faire des relevés combinant la rigueur de l’architecte à la sensibilité de l’artiste. C’est environ une centaine de pigeonniers de la basse vallée du Lot et de la région du confluent qu’il représenta ainsi, composant un florilège unique de ces constructions rurales. Pour en savoir plus, le lecteur pourra se référer aux numéros 57 et 58 de la Mémoire du fleuve, publiés en 2015, dans lesquels était paru son étude globale.

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Pigeonnier des Capucins en 2019. Photo F. Blin.
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Pigeonnier de Meynié (Fernan) en 2007. Photo C. Morizet.
Pigeonnier de Meynié (Fernan) en 2007. Photo C. Morizet.
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Pigeonnier aujourd’hui disparu des Estripeaux (Bourran) en 1965. Photo Justus Cobet.
Pigeonnier aujourd’hui disparu des Estripeaux (Bourran) en 1965. Photo Justus Cobet.
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Pigeonnier de Montagnac (Nérac). Carte postale Tuja.
Pigeonnier de Montagnac (Nérac). Carte postale Tuja.
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Pigeonnier de l’abbaye de Flaran (Gers).
Pigeonnier de l’abbaye de Flaran (Gers).
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