De chaque côté de l’ouverture donnant accès à la salle, deux pilastres sont surmontés de chapiteaux ioniques. À l’époque, l’eau s’écoulait par deux goulottes latérales alimentant le bassin central, légèrement en contrebas de la rue Gambetta, et celui-ci s’écoulait vers la pente de la rue. Sur le côté gauche, deux escaliers en vis à vis : l’un conduit à la maison, l’autre à la source haute. À la fin du XXe siècle, les conduits latéraux ont été remplacés par une sortie centrale, et le bassin en un pseudo-bassin de lavoir en ciment. Font-Grand a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques en avril 1996.
La vie de Charles Laffitte, décédé dans les années 1930, nous est mal connue ; la famille de Jean Pons ayant été très proche de cet artiste à la fin de sa vie, seul ce dernier peut encore témoigner. Probablement bordelais, qui aurait enseigné les mathématiques, Charles Laffitte a du venir à Clairac au début du XXe siècle. Célibataire, il habitait route de Villeneuve. On connaît de lui diverses vues de Clairac : le pont, l’île de Pont-Peyrin, la cale et ses lavandières…
La gouache de Charles Laffitte est probablement antérieure à la restauration de 1909 si l’on observe l’état de la façade et qu’on le compare à celui qui figure sur :
La fontaine était encadrée de deux maisons qui existent toujours ; avant la Révolution, celle de gauche était la propriété de l’une des branches de la famille Balguerie qui s’était surnommée – pour se différencier de leurs cousins – « Balguerie de Lascannelles » (la cannelle est le robinet que l’on peut fixer à un tonneau pour en favoriser l’écoulement, mais aussi d’une fontaine ou d’un bassin) ; en 1702, un acte établi chez le notaire Fréron indique que « la maison des Cannelles appartient à sieur Pierre Balguerie du Metge », pour une valeur de 6 000 livres. Pendant l’entre-deux-guerres, c’est là qu’Émilienne Laborie (née Combebiac) avait son magasin de modiste et « Teinturerie nouvelle ».