Impasse du clocher

Henri Maurousel (1874-1957 environ)
Bien cachée au fond de la rue Puzoque, l’impasse du Clocher est l’un des coins les plus pittoresques du village comme on peut encore en juger aujourd’hui en croisant les nombreux touristes qui s’y aventurent.

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Huile sur contreplaqué.
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Maison à pans de bois, vieux entrepôts, clocher-tour de l’église, absidiole romane, porte dérobée forment un cadre qui a également toujours inspiré les artistes, comme l’on peut en juger par l’abondante production peinte ou dessinée. L’absidiole, qui arbore encore plusieurs jolis modillons sculptés permet – avec de l’imagination – de visualiser l’église abbatiale du temps de sa splendeur, quand l’abside centrale était à la place de l’entrepôt que nous voyons au premier plan, et qu’une autre absidiole au sud était symétrique de l’unique survivante. On peut imaginer l’ampleur de l’ancien édifice en comparant les vestiges aux églises de Moirax et de Mézin, comme l’a fait Alain Beschi dans son étude « L’abbaye de Clairac : un vide documentaire, un gisement archéologique » paru dans les actes du colloque Clairac et son abbaye, qui s'est tenu en 2016.
Mais quelle surprise de voir que Charles Laffitte, bouleversa la topographie des lieux… en faisant disparaître d’un coup de baguette magique l’entrepôt pourtant bien plus ancien que l’aquarelle ! À sa place, il a représenté un homme coiffé d’un canotier, fouillant dans les vieilles pierres amassées.

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Vue imaginaire de l’impasse du Clocher, 1917. Charles Laffitte.
Vue imaginaire de l’impasse du Clocher, 1917. Charles Laffitte.
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Impasse du Clocher, 1967. Fernand Castex.
Impasse du Clocher, 1967. Fernand Castex.
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À noter que pendant longtemps, l’impasse répondait au nom d’impasse Benjamin-Franklin, en mémoire du voyage que fit à Clairac le héros de l’Indépendance américaine lorsqu’il était l’ambassadeur de sa jeune nation à Paris. Il venait y rendre visite à l’un de ses amis clairacais qui avait été à ses côtés lors de la guerre d’Indépendance.

Henri Maurousel fait partie de ces figures atypiques qui donnent leur sel à un village comme Clairac. Sa famille était originaire de Cambes. Fils de Jacques Maurousel et Marguerite Hugon, il avait un frère, Jean-Louis (mort prématurément en 1929), représentant de commerce pour la société Trussant, à Sainte-Livrade ; métier qu’Henri reprit après la mort de Jean-Louis. Henri était peintre en bâtiment, mais il se livrait à la peinture « artistique », en amateur ; d’ailleurs, c’était souvent les cartes postales qui lui servaient de modèle. En 1905, il avait épousé Alice Françoise Duchamps, lisseuse de profession, dont il eut deux enfants : Jean (mort en 1922), et Francine, épouse de l’instituteur Pierre Tuminy. Dans le Sud-Ouest, une lisseuse était une repasseuse.

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Impasse du Clocher, 1965. Photographie Justus Cobet.
Impasse du Clocher, 1965. Photographie Justus Cobet.
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Impasse du Clocher, 2018.
Impasse du Clocher, 2018.
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