Mais les Balguerie n’avaient pas prévu qu’une loi allait être votée en 1880 prescrivant la suppression des péages dans un délai de 8 ans ; le 31 décembre 1885, une convention de rachat était passée entre le département et les concessionnaires, au grand dam des Balguerie.
Ici, dans une ambiance matinale détendue qui peut surprendre en 1918, nous surprenons la vie quotidienne des Clairacais causant près de la boulangerie Rabié ; c’est l’été, une petite fille accompagne sa mère et porte un bouquet de fleurs jaunes ; assis sur le parapet du quai, un homme lit la lettre que l’un de ses camarades lui a sans doute envoyé du front, « On les aura ! » ; deux amies devisent, leur panier à la main ou sur la tête avant de traverser le Lot pour rejoindre Longueville. Accrochés à la façade, des isolateurs électriques nous rappellent que Clairac est électrifié depuis plus de deux décennies, grâce au moulin et à l’ingéniosité de Gabriel Martin et René Bichon.
Si l’on veut se rendre compte de ce que pouvaient être ces postes d’octroi, il suffit de se rendre à Vianne où, non seulement le pont suspendu existe encore – comme à Roussannes –, mais ses deux pavillons également.
La vie de Charles Laffitte, décédé dans les années 1930, nous est mal connue ; la famille de Jean Pons ayant été très proche de cet artiste à la fin de sa vie, seul ce dernier peut encore témoigner. Probablement bordelais, qui aurait enseigné les mathématiques, Charles Laffitte a du venir à Clairac au début du XXe siècle. Célibataire, il habitait route de Villeneuve. On connaît de lui diverses vues de Clairac : le pont, l’île de Pont-Peyrin, la cale et ses lavandières…